Enfin, un plan national pour la promotion de l’abandon des MGF

Contribuer à réduire le taux de prévalence des Mutilations Génitales Féminines (MGF) de 20% en Côte d’Ivoire d’ici à 2025, tel a été l’objectif principal de l’atelier qui s’est tenu à l’hôtel Akparo de DABOU du 08 au 10 décembre 2020 avec les acteurs étatiques, du système des Nations Unies et de la société civile nationale et internationale.

Cette activité s’inscrit dans le « projet d’appui à la mise en œuvre de la Résolution A/RES/67/146 de l’ONU visant à éliminer les MGF en Côte d’Ivoire » financé par AmplifyChange » et piloter par la Fondation Djigui, La Grande Espérance.

Dans la mise en œuvre de ce projet, une équipe de consultants a été recruté en vue de mener une étude situationnelle des MGF dans les régions du PORO, GONTOUGO, KABADOUGOU et du TONPKI.  

A l’issue de la présentation des résultats de l’étude situationnelle et des échanges, M. KOMGUEP Cyrille de la Fondation AVSI a premièrement procédé à la présentation de l’analyse du problème. En effet, il s’est agi d’apporter une réponse claire au pourquoi de l’atelier. A ce sujet, l’atelier d’élaboration du plan national de promotion de l’abandon des MGF se justifie par le fait que cette pratique traditionnelle néfaste est encore une réalité en Côte d’Ivoire. C’est donc face à la survivance des MGF que l’atelier a été programmé. Cette persistance pourrait être expliquée par  6 problèmes à savoir, Normes et croyance sociales tendant à contrôler la sexualité de la femme, Existence de pratiques mystiques liées aux MGF, Le rôle social de l’exciseuse, Le poids de la religion, La faiblesse de la réponse nationale face aux MGF et L’application insuffisante de la loi.

Ces causes profondes sont renforcées par de nombreuses causes secondaires qui ont également été présentées afin d’orienter les réflexions durant l’atelier. Cette analyse du problème tire sa source des conclusions de l’étude nationale et fondée sur  l’élaboration de la théorie du changement qui a également été présentée.

Sur la base de ces causes et de leur niveau de rattachement, quatre axes d’intervention ont été retenus notamment :

  1. La prévention,
  2. La répression,
  3. La prise en charge multisectorielle
  4. La coordination, y compris la recherche de financement, la communication et le suivi-évaluation).

Après, trois jours d’échange et de réflexion, le rapport de l’étude situationnelle sur la persistance des MGF en Côte d’Ivoire et le plan national pour la promotion de l’abandon des MGF ont été validés.

L’élaboration du plan National de Lutte contre les Mutilations Génitales Féminines en Côte d’Ivoire matérialise la volonté des parties prenantes de la lutte contre ces pratiques, avec à leur tête le Ministère de la Famille, de la Femme et de l’enfant, à s’inscrire dans le processus mondial visant à éliminer toutes les pratiques traditionnelles néfastes et dégradantes à l’égard de la femme.

En effet, l’assemblée générale des Nations Unies demande explicitement aux pays concernés de condamner toutes les pratiques dangereuses qui affectent les femmes et les filles, en particulier les mutilations génitales, et de prendre toutes les mesures nécessaires, y compris par l’application de la législation, la sensibilisation et l’allocation de moyens suffisants, pour protéger les femmes et les filles contre cette forme spécifique de violence. Elle appelle à la fois à accorder protection et appui aux femmes et aux filles victimes de mutilations génitales féminines, et à protéger celles exposées à ces risques.

En Côte d’Ivoire, les résultats de l’Enquête à indicateurs Multiples 2016 (MICS5) intitulée « Situation des femmes et des enfants en Côte d’Ivoire », indiquent que 36,7% des femmes ont subies une Mutilation Génitale Féminine avec des disparités importantes dans certaines régions comme l’Ouest 62,1% ; le Nord-ouest 75,2% ; le Nord 73,7%.

Le Directeur Exécutif, Coulibaly Sibiri en plein entretien avec les participants

En Côte d’Ivoire, la Fondation Djigui la Grande Espérance, représentant le Comité Inter-Africain sur les pratiques traditionnelles affectant la santé des femmes et des enfants (CI-AF) bénéficie de l’appui financier et technique de AmplifyChange pour la réalisation du : « projet d’appui à la mise en œuvre de la Résolution A/RES/67/146 de l’ONU visant à éliminer les MGF en Côte d’Ivoire».

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