Des engagements signés pour la lutte contre les MGF

06 Février, le monde entier marque une pause pour réaffirmer son engagement pour la tolérance zéro à l’égard des Mutilations Génitales Féminines (MGF). En prélude à cette journée, les Fondation AVSI, DJIGUI avec la collaboration financière de l’Union Européenne, ont marqué cette journée en Côte d’Ivoire. C’était le 05 Février 2021 à l’hôtel à Pullman sis au plateau.

Cette cérémonie a été à l’endroit des leaders d’opinion, responsables de structures publiques, professionnels des médias, des hommes et femmes politiques en vue d’un plaidoyer de sorte à impliquer ces personnalités dans le combat contre toutes les formes d’excision, explique Lorenzo Manzoni,  de l’AVSI. Selon l’OMS, 4 millions de femmes et filles subissent les mutilations génitales dans le monde et pour Lorenzo, cette pratique qui n’a que tant durée est une grave violation des droits humains. C’est pourquoi, Lorenzo appelle à l’implication de tous les acteurs pour que soit effective la lutte contre les MGF. C’est alors à juste titre que l’UE et ONU FEMME, ont été représentés à la cérémonie mais, font également partie des organisations qui apportent leurs soutient aussi bien à l’Etat qu’aux ONG.

C’est le lieu pour Antonia N’Gabala Sodonon la représentante de ONUFEMME de réitérer l’engagement de son organisation pour l’atteinte de la tolérance zéro tant prônée. Elle a fait remarquer que ‘‘ le taux de prévalence est de 36,7 % et avec la COVID, on enregistre de nombreux cas de MGF et mariage d’enfant’’. C’est pourquoi, la représentante d’ONUFEMME, préconise la conjugaison des efforts à tous les niveaux pour mettre fin également à la pratique transfrontalière.

Quant au représentant d’UE, Adrien Millard, il a rappelé que la pratique n’est pas récente et est répandue partout dans le monde. Selon lui, le cadre légal ne suffit plus, d’où la nécessité de ce plaidoyer et également l’implication de la population, parce que dira-t-il, ‘‘ les MGF sont un problème de santé public avec des conséquences physique et psychologique’’. Propos soutenu par Doc Com qui s’est spécialisé dans la restauration du clitoris chez les femmes excisées. Pour lui, ce sont 36 femmes sur 100 qui souffrent du traumatisme de l’excision. Et de son expérience en tant que gynécologue, les femmes sollicitent la reconstitution après excision soit pour retrouver leur sexualité ou leur intégrité physique. Pour clore ses propos, docteur Com a tiré la sonnette d’alarme sur la vie des femmes excisées qui selon lui, sont oubliées au détriment de la pratique, ‘‘il faut  communiquer sur les réparations pour aider des femmes et filles excisées et trouver le moyen de les aider’’.

Le gynécologue a été rassuré par le docteur Morissanda Kouyaté, président du Comité Inter Africain quant à la prise en compte des femmes qui ont été victimes de cette pratique néfaste à travers un programme articulé autour de quatre point, dont la prise en charge des excisées par la restauration.

Kouyaté a salué l’avancé notoire de la lutte qui pour le CIAF a débuté en 1984 et qui semblait aberrant et irréaliste. Il a salué le gouvernement ivoirien, la société civile et la Fondation Djigui pour leur implication dans ce combat qui dit-il est pour défendre les droits universels des femmes. Séance tenante, le prix Nobel Nelson Mandela 2020 l’a dédié à la Côte d’Ivoire en général, plus précisément à l’Imam Cissé Djiguiba, PCA de la Fondation Djigui. Ce dernier a dit avoir été convaincu par la noblesse de la lutte, d’où l’implication de la Fondation dans la lutte à travers un programme spéciale. Le PCA n’a pas manqué de faire la part belle à ses collaborateurs qui ne cessent de se battre au quotidien contre les MGF. Cissé Djiguiba n’a pas manqué de remercier les différents bailleurs de fonds impliqués dans cette lutte. S’inspirant de l’Islam, l’imam a souligné que ‘’ l’égalité n’est pas une chanson, elle doit être un comportement entre les femmes et les hommes’’. Pour clore ses propos, l’Imam Cissé Djiguiba appelle à la vigilance pour que les filles ne en soit plus exposées aux couteaux, que des excisées soient sensibilisées pour se reconvertir en  agents de sensibilisation.

On ne pourrait parler de la lutte contre les MGF sans faire mention de l’implication et l’appui de l’Etat à travers le Ministère de la Famille, de la Femme et de l’Enfant. Le ministère a été représenté par le docteur Fofana Naminata qui a réitéré l’engagement du gouvernement avec l’adhésion du président Alassane Ouattara de par son inscription au programme ‘‘HE FOR SHE’’. De plus, selon elle, des avancées notoires ont été observées du côté de la constitution, du code pénal et des lois pour dissuader à la pratique, mais, aussi par la mise ne place de 68 plateformes de lutte contre les MGF et  l’engagement des guides religieux.

‘‘ La ligne 1608 est une ligne gratuite pour dénoncer même en anonymat les cérémonies d’excision ’’ a fait savoir Fofana Naminata.

Au titre des avancées juridiques, maître Offoumou a mis en exergue celle de la  constitution du 23 décembre 98 avec des dispositions prévu dans le code 2019, la loi du 26 juin 2019 qui réprime l’excision et les nouvelles formes de violence. A côté de ses lois, maître Offoumou a noté que la Côte d’Ivoire a fait des ratifications d’un grand nombre d’instrument juridique international.    Pour la juriste, ‘’ pour la tolérance zéro à l’égard des MGF de 2016 à 2030, il faudrait renforcer les communications pour l’effectivité et l’application des lois, pour ce faire, il faudrait un travail en synergie pour mettre fin aux normes sociales néfastes ’’

La cérémonie à l’endroit des leaders d’opinion, responsables de structures publiques, professionnels des médias, des hommes et femmes politiques s’est soldée par l’implication de toutes ces personnalités à travers la signature d’un engagement pour la lutte contre les MGF.

Au titre de l’année 2021, le thème retenu pour la journée internationale de la tolérance zéro à l’égard des MGF est « Le temps de l’inaction mondiale est révolu : Unissons-nous, Finançons, Agissons pour mettre fin aux mutilations génitales féminines ».