Du 13-25 JUIN 2021, des membres de l’équipe projet Abdoulaye TOU, Chargé de suivi-évaluation et Mamadou DOSSO, chef de projet, ont effectué une mission de suivi et évaluation dans les localités de SOKORO-OUANINOU-GBELEBAN.
Cette mission s’inscrit dans le cadre de la phase 2 du projet dénommé « projet d’appui à la mise en œuvre de la résolution A/RES/67/146 de l’ONU visant l’élimination des MGF en Côte D’Ivoire » financé par AmplifyChange.
Elle vise à constater et apprécier le niveau de d’exécution de ces activités en vue de formuler des recommandations pour l’atteinte des objectifs du projet. Pour se faire, une approche méthodologique a été adoptée et a consisté à réaliser la revue du narratif du projet et des activités planifiées, à conduire des interviews individuelles et de groupes (Focus group) et à observer la mise en œuvre de certaines activités. Ces différentes sources d’informations et méthodes de collecte ont permis de réaliser la triangulation afin de s’assurer de la fiabilité des informations recueillies.
Au sorti de l’analyse des données recueillies, plusieurs difficultés ont été relevées, mais à côté, ‘’il y a des opportunités au niveau des sites d’intervention qui se résument à la disposition des différentes autorités à accompagner le projet’’ souligne Aboulaye Tou, chargé de suivi du projet.
Au titre des opportunités, l’engagement de plusieurs personnalités administratif, coutumier et religieux.
A Sokoro, les autorités administratives avec le Sous-préfet en tête, sont engagées à faire reculer la pratique de l’excision. Les autorités coutumières et religieuses sont dans la même disposition d’esprit. Le Chef de Sokoro 1 le manifeste bien par ces propos : « Ma femme a participé à une formation de la Fondation Djigui. J’ai personnellement participé à des réunions sur les questions 5 d’excision et de mariage d’enfants et je pense que les activités du projet sont bien venues. Depuis qu’on a dit que c’est interdit, je n’ai pas connaissance de la pratique ici. Les gens se cachent certainement pour faire l’excision. Les petites filles qui sont sous mon contrôle ne sont pas excisées et elles ne le seront pas. En tant qu’auxiliaire de l’administration, je suis très stricte sur le respect des règles et des lois. ».
Le Chef de Sokoro 2 va dans le même sens : « La démarche nous convient. Des personnes ne peuvent pas abandonner leurs familles et parcourir plus d’un millier de kilomètre pour venir nous parler de quelque chose qui ne serait pas sérieuse. Ils sont venus nous aider et nous devons comprendre que c’est dans notre intérêt d’abandonner ces pratiques néfastes ».
A Ouaninou, le Préfet, le Chef de Canton, l’Imam Principal affiche leur disponibilité à promouvoir l’abandon des mutilations génitales féminines dans leur localité. Le Chef de Cabinet du Préfet estime que le projet est une opportunité pour le département et que le Préfet est disposé à jouer sa partition pour l’atteinte des résultats du projet qui concourent au bien-être de la femme et de la fille de Ouaninou. Le Chef de Canton adhère totalement au projet et marque sa disponibilité à appuyer les activités du projet. L’Imam a prodigué de nombreux conseils à l’équipe du projet. Il a exhorté les relais communautaires à la patience et à l’endurance dans la mise en œuvre des activités. Il a indiqué que les changements de comportement sont lents à se réaliser et que seule la persévérance paie.
A Gbéléban, le Préfet a donné instruction à tous ses collaborateurs et tous les services administratifs concernés par la thématique à s’impliquer dans les activités du projet en vue de mettre fin aux MGF. Il a fortement apprécié la méthodologie de travail de la Fondation qui consiste à les associer à la mise en œuvre du projet. Il a précisé que cette façon de travailler tranche avec celle des autres ONG qui viennent présenter les civilités et disparaître par la suite. Pour le chargé de suivi, malgré quelques difficultés relevées, ces différents engagement son très bénéfique dans l’atteinte des résultats du projet, l’élimination des MGF.