RAPPORT DE LA MISSION DE SUIVI D’OCTOBRE 2021

La mutilation génitale féminine demeure un acte culturel et religieux profondément ancré dans les communautés pratiquantes. Bien que des efforts aient été faits pour limiter ce problème, les preuves suggèrent que les familles, les exciseuses et les praticiens trouvent toujours des « moyens
créatifs » de maintenir la pratique.
Dans certains pays comme la Côte d’Ivoire où les MGF sont devenus illégales, cette pratique se fait en cachette et au-delà des frontières pour éviter les poursuites. Le mouvement des familles et des tradipraticiens à travers les frontières nationales constitue un défi complexe pour la campagne visant à mettre fin à cette pratique, et les femmes et les filles vivant dans des communautés frontalières peuvent être particulièrement vulnérables. (28 too many, 2018).
Une étude sur la pratique transfrontalière au Burkina Faso et Mali du Conseil de Population confirme que les relations de parenté l’emportent sur la division frontalière. Les gens se déplacent facilement le long de la frontière, des membres des mêmes groupes ethniques vivent sur l’un ou
l’autre site, ils ont des proches de tous les côtés de la frontière, partagent les mêmes coutumes et la même culture. La pratique des MGF est donc ancrée dans cet échange culturel transfrontalier.
Depuis le mois d’avril 2021, la Fondation Djigui exécute un projet dénommé « projet d’appui à la mise en oeuvre de la résolution A/RES/67/146 de l’ONU visant l’élimination des MGF en Côte d’Ivoire » financé par AmplifyChange dans les localités de Ouaninou, deSokoro et Gbéléban. Ces trois sites font frontière avec la Guinée (Ouaninou, Gbéléban, Sokoro) et avec le Mali (Sokoro). Les premières informations issues des campagnes de sensibilisation menées par les relais communautaires tendent à confirmer l’hypothèse de la pratique transfrontalière. Des alertes également sont venues de Ouaninou indiquant la propension de certaines populations à perpétuer la pratique des mutilations génitales féminines. Des recommandations ont été faites à l’issue de la mission de suivi qui s’est déroulées dans le mois de juin à l’effet d’améliorer la mise en oeuvre du projet. La présente mission vise à faire le point de ces recommandations et apprécier le niveau d’exécution du projet et des effets induits par les activités de sensibilisation qui se déroulent sur les différents sites.

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