Les Mutilations Génitales Féminines (MGF) consistent en l’ablation partielle ou totale de organes génitaux de la femme : le clitoris, les petites lèvres, les grandes lèvres. Depuis 1995, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a classifié les mutilations génitales féminines ou excision selon quatre typologies : le type 1 (la circoncision ou Souna qui consiste en l’ablation du capuchon du clitoris avec ou sans excision partielle ou totale du clitoris), le type 2 (la clitoridectomie qui est l’excision du capuchon et du clitoris avec excision partielle ou totale des petites lèvres), le type 3 (l’Infibulation ou excision du capuchon et du clitoris, des petites et des grandes lèvres et de leur suture réalisant la circoncision soudanaise ou excision pharaonique) et le type 4 (les Inclassables qui peuvent être l’incision du clitoris ou des lèvres, l’incision ANGURYA : pratiquée sur des fillettes au 8ème jour de la naissance pour enlever le bout de l’hymen (membrane obstruant le vagin vierge), la brûlure du clitoris et des tissus environnants par le feu, l’acide ou tout autre moyen, ou l’introduction de substances corrosives dans le vagin dans le but de le rétrécir. C’est une pratique aux conséquences dangereuses tant sur les plans physique, médical que psychologique, de manière immédiate, à moyen et à court termes.
Selon l’UNICEF (2016), au moins 200 millions de filles et de femmes ont subi des mutilations génitales dans 30 pays. Cet organisme onusien précise que les filles de 14 ans et moins représentent 44 millions du total des personnes excisées. Les pays où les prévalences de MGF sont les plus élevées pour cette tranche d’âge sont la Gambie, (56 %), la Mauritanie (54 %) et l’Indonésie où environ la moitié des filles âgées de 11 ans et plus ont subi cette pratique. Les pays où la prévalence des MGF chez les filles et les femmes de 15 à 49 ans est la plus élevée sont la Somalie (98 %), la Guinée (97 %) et Djibouti (93 %).
En Côte d’Ivoire, selon l’enquête par grappe à indicateurs multiples (MICS 2016), encore 36,7% des femmes âgées de 15 à 49 ans et 10,9% de filles âgées de 0 à 14 ans sont excisées. Ces données indiquent que les Mutilations Génitales Féminines connaissent une forte survivance
en Côte d’Ivoire, en dépit des multiples risques auxquels elles exposent les femmes et les jeunes filles. Bien des actions en été entreprises en vue de lutter contre les MGF dont l’adoption de la loi n° 98-756 et 98-757 du 23 décembre 1998 réprimant respectivement les unions précoces et les Mutilations Génitales Féminines, le code pénal du 26 juin 2019 portant code pénal qui abroge la loi de 1998, la mise en place du programme « HE FOR SHE » et de la Stratégie Nationale de Lutte contre les Violences Basées sur le Genre (SNLVBG). Ces actions se heurtent à bien des entraves. En effet, en dépit du dispositif juridique et des structures de lutte, les MGF sont toujours pratiquées tant en milieu urbain qu’en milieu rural ivoiriens. Dans la dynamique d’approfondir ces stratégies novatrices à travers des actions ciblées et une réponse plus globale de la question, il est donc indispensable d’élaborer un plan national de lutte contre les MGF ; d’où l’intérêt de la présente analyse situationnelle. Celle-ci permettra, en effet, de proposer à terme un draft de ce document.
Objectifs
Objectif général
Réaliser une analyse situationnelle des MGF en Côte d’Ivoire.
Objectifs Spécifiques
- Décrire la situation des MGF en Côte d’Ivoire ;
- Analyser les stratégies d’intervention sectorielles (la réponse apportée) ;
- Analyser les résultats obtenus ;
- Déterminer les difficultés rencontrées et les opportunités ;
- Dégager les défis actuels ;
- Formuler des recommandations pour l’élaboration d’un plan national en vue de l’abandon des MGF;
- Proposer un draft du plan national pour l’abandon des MGF ;
- Rédiger le rapport de l’étude sur les MGF en Côte d’Ivoire.